La route cahoteuse vers le Grand Prix d'eau vive !
Le Grand Prix d'eau vive a attiré au Canada des gens de partout dans le monde, avec une grande variété d'horizons et de parcours pour se rendre à cet événement. La veille de l'événement, tout le monde est là, l'excitation est à son comble et tout le monde attend avec impatience ce qui va suivre.
Le simple fait d’arriver ici a été une véritable aventure pour moi. J’ai passé près de trois ans à lutter contre des blessures à l’épaule qui semblaient pouvoir m’empêcher de faire du kayak pour de bon. Le point le plus bas a été le sentiment d’échec lorsque j’ai réalisé qu’après un an et demi d’inactivité, je m’étais à nouveau blessé à l’épaule et que j’allais devoir revivre tout cela. C’était pénible de tout revivre, les hôpitaux, les physios, l’attente, les interrogations, les remises en question, et encore l’attente, un cycle constant. Serais-je capable de faire du kayak à nouveau ? Est-ce même une bonne idée de m’y remettre après tout cela ? Devrai-je abandonner, non seulement mon sport, mais aussi les amis et le style de vie qui vont avec ? J’ai appris des choses vraiment précieuses pendant cette période que je porte en moi aujourd’hui. Une autodiscipline, née de la motivation de pagayer à nouveau, que je n’avais jamais eue auparavant dans la même mesure, et que je peux encore exploiter maintenant quand j’en ai besoin. J’ai également appris à être heureux et centré indépendamment du kayak. Avant, si j'étais stressée / en colère / frustrée / énervée, j'allais faire du kayak et cela me vidait la tête. Sans exercice physique comme moyen d'exutoire, j'ai dû chercher ailleurs. J'ai découvert la pleine conscience et la méditation et j'ai réalisé qu'il est tout à fait possible de s'entraîner à penser différemment et à modifier la façon dont notre esprit réagit et agit. J'ai appris à être heureuse, sans dépendre des circonstances extérieures, ce qui est une chose très précieuse à retenir. Cela aurait été beaucoup plus amusant sans cette blessure, et j'aurais de loin préféré apprendre ces leçons sans une période aussi longue, mais je suppose que la vie ne fonctionne pas comme ça parfois.
Quoi qu'il en soit, après plusieurs milliers d'heures de physiothérapie, je gère toujours mes épaules, mais je le fais tout en pagayant fort sur de grosses eaux vives, donc ça me convient parfaitement. J'ai eu des périodes géniales depuis lors où je me sens aussi solide que jamais, y compris pendant le Nile River Festival cette année. Regardez cette vidéo de la course Itanda du Nile River Festival où, combinée à l'événement Nile Special Freestyle, j'ai eu la chance de gagner ma place au WWGP :
Au cours des derniers mois d'entraînement, alors que je jouais au bateau sur le Nile Special, je me suis tordu l'épaule aussi gravement que depuis l'opération, ce qui est vraiment effrayant. Ne pas savoir pendant des semaines si vous êtes de retour à la case départ ou non. Heureusement, ce n'est pas le cas et je me sens à nouveau fort. Je n'ai pas joué au bateau pendant six semaines, je me suis entraîné dur et je me suis remis à niveau progressivement. Une fois de plus, ce revers m'a donné l'occasion d'apprendre. Cette fois, ma mission était d'améliorer ma technique et ma condition physique en bateau de ruisseau. Je me suis beaucoup amusé à reconstruire et à affiner mes compétences et à mettre en place des parcours sur le Nil, avec des amis là-bas et à trouver de nouvelles façons de me mettre au défi sur ma rivière natale, une rivière qui ne cesse jamais de livrer. Qui savait combien de lignes de ruisseau amusantes il y avait en Ouganda ? Regardez cette petite vidéo de l'un de nos parcours de slalom géant d'Itanda :
C'était satisfaisant de devenir plus souple, plus rapide et plus en forme et je me sens beaucoup mieux préparé qu'avant pour les courses. Ce sera un défi très différent et important sur les ruisseaux froids et abrupts du Québec, mais pour l'instant, je me sens excité et prêt à relever le défi, même si un peu nerveux à propos de ce qui m'attend exactement. Nous verrons comment je me sens assis dans le tourbillon au sommet avant mes courses !
En ce qui concerne l'événement dans son ensemble, en vivant la montée en puissance ici pendant le « stakeout », je pense que je devrais prendre un moment pour apprécier à quel point je trouve cet événement vraiment génial. Les meilleurs pagayeurs du monde, sur les meilleures eaux vives avec des épreuves de toutes les principales disciplines d'eau vive pour trouver le meilleur pagayeur polyvalent ! N'est-ce pas génial comme concept pour construire un événement autour de cela ? Voir tous ces pagayeurs incroyables venir du monde entier pour concourir et ressentir l'énergie collective est inspirant et je suis ravi d'en faire partie.
Je tire donc mon chapeau à Pat Camblin pour sa vision et, plus important encore, pour avoir eu le courage et l’éthique de travail nécessaires pour la concrétiser. Le monde serait un endroit bien plus cool s’il y avait plus de gens qui s’investissent avec passion dans des projets auxquels ils croient vraiment, comme Pat l’a fait avec celui-ci. J’espère vraiment que les principaux sponsors pourront ressentir l’énergie et l’enthousiasme que je ressens aujourd’hui autour de l’événement et qu’ils le soutiendront pleinement pour lui permettre de grandir et de s’épanouir à l’avenir !
Quoi qu'il en soit, je suis impatiente d'être demain et des deux prochaines semaines et je suis super reconnaissante pour tout et pour tous ceux qui ont fait partie de mon voyage jusqu'ici et qui m'ont aidée tout au long du chemin. J'ai l'impression d'être assise au bord d'une aventure extraordinaire et les mots d'Hendri Coetzee me viennent à l'esprit... il n'y a aucun endroit où je préférerais être et rien que je préférerais faire !